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[Appartement 5] Arrête. (Akiro Lynn)

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Message par Jan Lyons Sam 26 Aoû - 5:16


Arrête.
FT. PERSONNE
[Appartement 5] Arrête. (Akiro Lynn) XjItH

« Je suis vraiment désolé… Mais ce n’est pas réciproque. », a-t-il répondu à cette jeune fille tout à l’heure.
Certain d’être seul dans le hall de son immeuble, Jan serre les dents, et se laisse aller à une atroce grimace, qui serait un sourire, peut-être, s’il était un requin face à un charmant petit thon – mais il n’est nullement content. Au contraire, repenser à cette situation l’énerve.
« Comme si j’étais désolé. », se dit-il.
Il s’en moque, il s’en moque tellement, que penser pouvoir ne pas s’en moquer l’irrite. Une jeune fille lambda qu’il connaît comme il connaît les autres, et qui ne connaît rien, rien je dis ! de lui… qui lui dit « Je t’aime » ? Il n’est même pas désolé, il est… dégoûté. Non, il est désolé. Il est désolé pour cette fille qu’elle soit aussi stupide et banale.
« Tu m’aimes ? Oh, vraiment ? Tu l’aimes ??? »
Si elle l’aime, elle aime celui qui est agressif. Mais elle en aurait peur, n’est-ce pas ? Il ne peut pas lui en vouloir. Il ne peut pas lui en vouloir, mais elle dit « Je t’aime » ?
Elle est ridicule, comme tant d’autres. Elle se croit la première, peut-être – parce qu’il est célibataire, elle s’imagine qu’un beau jeune homme athlétique, poli et souriant, ça n’attire personne d’autre sur cette Terre qu’elle.
Hell, ça l’attire lui-même, sinon pourquoi façonnerait-il son personnage ainsi ? Il aurait pu en choisir d’autres, bien d’autres, il en a des choix, et il sait jouer n’importe quoi – il sait plaire à tout le monde, il sait même se plaire à lui-même ! Et elle croit avoir une chance ? Alors qu’elle ne lui parle même pas si souvent ? Si elle l’aime, qu’elle le montre !
Tout ça, et il prend un air profondément désolé, et lui dit qu’il l’est.
« Désolé, jeune fille, mais tu ne me mérite pas. »
Quand il sent ses dents commencer à grincer, il secoue la tête, comme pour chasser ses pensées, puis reprend sa marche vers les escaliers de l’immeuble.
« En voilà un qui a de la chance que personne ne soit passé par là. »
Ça fait un peu trop longtemps qu’il est debout, immobile, dans le hall de la résidence A, à fulminer intérieurement. Il le sait parfaitement, et tente de passer à autre chose en recommençant à se déplacer, mais il ne peut s’empêcher de serrer les dents, et se dire que hell, s’il croise quelqu’un, il voit pas pourquoi il ferait l’effort de lui sourire, cette fois.
« Mais bon, tu le feras. »
Ne cessant de proférer des insultes diverses et variées, bientôt plus aucunement liées à la jeune fille de précédemment dans la journée, dans son esprit, il monte les escaliers, et atteint le premier étage. Il s’arrête un moment dans la cage d’escalier, et regarde la porte de son propre appartement ; puis il continue, sans plus y réfléchir, à monter.
« Et puis sérieusement, des handspinner dans le rayon anti-stress ? Ils ont cru que c’était plus qu’un effet de mode des années 2020, ce truc-là ? »
Il monte jusqu’au troisième étage, et s’arrête devant la porte de l’appartement numéro cinq.
« Rentre chez toi. »
Il pose son sac de courses à côté de lui, et sonne. Il attend un petit moment, et n’entendant pas la moindre réponse, il sonne à nouveau, appuyant cette fois deux fois successives sur le bouton.
Akiro ne donne plus la moindre nouvelle depuis des jours, et des jours. Il ne sort plus de chez lui, et ne répond pas aux messages de qui que ce soit – même pas aux siens ! – et c’est comme s’il n’existait pas.
Jan ne saurait plus dire depuis combien de temps tout ça dure, mais ça fait des jours, déjà, qu’il passe tous les jours, sonne à la porte, puis tape, et ne reçoit pas la moindre réponse.
Attendant encore, dans l’inutile espoir que le rouquin, enfin, se manifeste, il inspecte la porte dans son intégralité, comme s’il pouvait trouver des réponses à ses questions ainsi. Mais ça ne sert à rien, et il n’entend toujours rien, à l’intérieur de l’appartement ; il est bien là, hein ? Il ne peut pas être ailleurs.
Le blond s’approche à nouveau de la porte, et y frappe fort. Il n’espère même plus quelconque réponse, mais il recule d’un pas, et attend tout de même.
« Arrête. », lui dit une pensée.
Elle est bien drôle. Bien sûr, qu’il veut arrêter. Mais il ne le fera pas. Il se forcera à continuer, quoi qu’il arrive ; il en a décidé ainsi.
Il a décidé qu’Akiro est son seul ami et qu’il ne peut pas le perdre comme ça. Qu’Akiro est son seul ami et qu’il se doit de faire des efforts pour lui. Même si ça signifie laisser son ego de côté, même si ça signifie entendre une voix lui crier d’arrêter, ou qu’il est ridicule, qu’il se donne en spectacle, ou que ce mec lambda ne mérite pas tout ça, constamment, quand il fait ça, avant qu’il fasse ça, et, ou, après qu’il ait fait ça.
Et n’ait pas reçu de réponse.
Même à Jan, il ne répond pas. Pourtant il croyait qu’il- il croyait que- Il croyait.
Il a beau le considérer un ami, à présent, un ami n’en est pas un vrai si le sentiment n’est pas réciproque. Jan n’aurait jamais pu imaginer qu’il puisse se faire rejeter ainsi, un jour.
Et il ne peut toujours pas l’imaginer.
Et qu’importe – c’est normal, de s’inquiéter pour quelqu’un qu’on apprécie. Il n’a juste pas l’habitude, parce qu’Akiro est la première personne qu’il apprécie. Et puis, il n’aime pas ne pas comprendre quelque chose, alors il est normal qu’il cherche une réponse.
Dans quelconque sens.
Il hésite un instant. Il se dit de laisser tomber, mais il se dit aussi qu’il ne peut pas se laisser vaincre.
« Et puis merde, toi, avec ton ego de merde, va te faire ! »
Ce n’est pas lui qui compte. Il n’est pas seul au monde. Que serait-il, seul au monde ? Que serait-il, s’il n’y avait pas les autres gens pour faire ce qu’il est – peut-il se permettre de les laisser disparaître ? Et celui-là, surtout, peut-il se permettre de le perdre ? Un ami ! Ce mot lui était inconnu. Il considère Akiro comme un ami – il a osé faire ça ! Et Akiro le laisse tomber ? Il ne peut pas être égoïste, comme ça. Jan sait que ça ne va pas. Mais Jan peut l’aider – il peut jouer le rôle d’un ami, il est sûr qu’il peut très bien le jouer, on ne peut pas empêcher le meilleur acteur de cette Terre de jouer un nouveau rôle si intéressant !
Il s’approche de la porte, et frappe deux coups, plus forts encore ; assez fort pour être entendu au travers de la porte, pas assez fort pour déranger quelqu’un dans son appartement, mais assez fort pour être entendu de quelqu’un qui passerait dans l’escalier, il interpelle son ami.
« … Akiro. »
S’entendant lui-même crier, il hésite un instant – il s’entend dire que c’est sa dernière chance de laisser tomber avant d’être foutu, foutu à jamais, Jan, plus Jan – mais il décide de passer par-dessus tout, et continuer.
« Akiro .. ! … C’est Jan. »
Il prend son souffle, comme s’il faisait un effort intense. Il a l’impression que son corps va s’écrouler, que son âme va le quitter, qu’en faisant ça, il se détruit à tout jamais.
« Je ne veux pas te déranger. Je comprends si tu veux être seul. Mais… sérieusement. Je m’inquiète, depuis le temps. »
Je m’inquiète. Est-ce que c’est ça, ce sentiment qu’il ressent ? L’inquiétude. L’a-t-il jamais connue ? Il est inquiet. Est-ce vraiment ça ?
Comme s’il n’avait jamais ouvert un dictionnaire, Jan ne se comprend pas lui-même.
« Alors… Si tu pouvais me donner un seul signe de vie, un seul… Je te laisserais tranquille autant de temps que tu le veux. S’il te plaît. »
À la fin de sa phrase, sa voix baisse de quelques tons, mais il parlait assez fort pour être certain de s’être fait entendre.
Parce qu’il y a quelqu’un derrière cette porte. S’il y a une chose que le programme sait faire, c’est les forcer à rester en vie – alors il est forcément dans son appartement. Avec le couvre-feu, il ne peut pas être caché ailleurs. Jan sait qu’il n’est pas passé par cette porte. Et après tout, personne ne l’a vu depuis tout ce temps.
Alors… il est forcément là.
Et Jan ne peut qu’attendre. Inquiet.
Il est… inquiet.. ?
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Message par Akiro Lynn Sam 26 Aoû - 6:10

[Appartement 5] Arrête. (Akiro Lynn) Qhgu1B4
Arrête.
feat. la personne qui frappe

Ding-dong.
On dirait que c’est l’heure.
Il ne sait pas qui sonne, et a commencé à frapper à sa porte tous les jours. Ou toutes les heures. Ou toutes les semaines. Mais il lui semble plus logique, de diverses façons, que ce soit tous les jours.
Peut-être que c’est toujours la même personne – peut-être qu’il s’agit de plusieurs personnes, qui s’inquiètent toutes pour lui et décident de tenter leur chance chacun leur tour ; mais il peut difficilement s’imaginer que quelqu’un s’inquiète pour lui, alors plusieurs personnes…
Il se redresse lentement sur son canapé, et regarde en direction de la porte, si fixement que c’est comme s’il n’y avait plus que lui et sa porte dans ce monde.
« Arrête. », se dit-il. C’est la seule chose qu’il parvienne à clairement exprimer dans ses pensées ; il veut que cette personne s’arrête.
Ding-dong-ding-dong.
« Arrête. », se répète-t-il. Il ne sait pas qui est cette personne. Et il ne lui en veut pas – c’est juste qu’il ne veut pas savoir, et il veut qu’elle ne se soucie pas de lui, et vive sa vie sans déranger son hébétement en faisant du bruit, comme ça.
Il pourrait désactiver la sonnette… Il pourrait désactiver la sonnette, se dit-il, mais il n’en a pas la force, et après tout, maintenant, cette personne frappe, de toute manière.
Il n’arrive pas à s’imaginer de qui il peut s’agir. Mais peut-être, aussi, n’y réfléchit-il pas assez.
Quand la sonnette sonne, et quand il, ou elle, frappe à la porte, il reste assis, ou parfois couché, là où il est, et il vit le temps que ça dure, attendant que ça se termine, pour retourner là d’où il vient.
Le vide. Ou le rêve. Le rêve vide. Ce n’est même plus un rêve, mais c’est un peu pareil.
Et peut-être cela aussi est-il un rêve, au fond.
Il entend distinctement chaque coup contre la porte, mais rien ne les entoure. Pas une pensée, pas un son ; rien de rien. C’est ce rien auquel il est habitué, et il ne sait pas s’il est reconnaissant de cette personne qui le réveille pour le laisser l’apprécier plus encore, ou si ça lui déplaît d’être coupé dans sa disparition de ce monde.
Ce n’est pas son but, de disparaître soudainement, et inquiéter les gens. Il n’a pas envie de chaque jour ne pas répondre à quelqu’un qui sonne chez lui. Mais il ne peut pas faire autrement. Il n’en a pas la force -ou peut-être que c’est quelque chose d’autre qu’il ne peut pas décrire, mais en tous cas, il ne peut pas.
Ce n’est pas qu’il ne veut pas sortir, ou même se lever pour se nourrir, ou répondre aux messages qu’il lit une fois toutes les éternités sans réellement les lire ou même en remarquer l’émetteur ; c’est qu’une force au-dessus de lui ne le veut pas.
Mais il n’a même pas la force de réaliser tout ça.
« Akiro. », entend-t-il.
Une moitié de frisson touche ses épaules, comme si son corps réagissait normalement par réflexe, mais ne trouvait pas la capacité de faire quoi que ce soit en entier. Il ne s’attendait pas à entendre une voix ; c’est nouveau, ça. Il ne bouge pas d’un millimètre, mais la moitié d’une pensée traverse son esprit ; il connaît cette voix, se dit-il, mais il n’y réfléchit pas.
« Akiro .. ! … C’est Jan. »
À peine a-t-il entendu son nom être appelé pour la deuxième fois, qu’il s’est levé, ou que plus exactement, son corps s’est projeté en avant. C’est la première fois depuis… un moment… qu’il bouge aussi franchement, et ce sursaut lui provoque des sensations étranges, il fait mal, presque.
« Jan. »
Ce n’est d’abord que la moitié d’une pensée, puis enfin, il parvient à y réfléchir. C’est Jan. La personne qui frappe, depuis le début, c’est Jan, parce que Jan ne se laisserait pas prendre dans un groupe qui s’organise pour attirer l’attention de quelqu’un, et la seule chose qui le fait vivre depuis tout ce temps, au final, c’est Jan, comme par hasard,
comme d’habitude.
Retrouvant sa faiblesse normale et sa lenteur, il pose délicatement un pied devant l’autre, comme s’il marchait sur une sorte de poutre prête à briser à tout moment. Il avance lentement vers la porte, et il ne sait même pas pourquoi, et ce que ça peut faire, mais ce que les moitié de pensées qui l’atteignent lui disent, c’est que cette porte est terriblement lointaine, alors qu’elle fait tant de bruit.
« Je ne veux pas te déranger. Je comprends si tu veux être seul. Mais… sérieusement. Je m’inquiète, depuis le temps. », entend-t-il.
Chaque mot est prononcé comme au ralenti en atteignant son cerveau. Et comme s’il perdait toute sa force, comme s’il avait eu la moindre force, il tombe sur ses genoux, puis assis.
Il baisse la tête. Il ressent quelque chose. C’est étrange – il ressent quelque chose. Maintenant, il ne les a plus eues depuis si longtemps qu’il ne sait plus lire ses propres émotions, mais il y a quelque chose, c’est certain – et ça ne fait pas du bien.
Il reste ainsi, immobile, incertain de comment le haut de son corps tient sur lui-même, et ne peut se dire qu’une chose.
« Arrête. »
Et là, il pense quelque chose – et il entrouvre la bouche, comme si pour passer, une pensée avait besoin d’espace.
« Jan ne peut pas s’inquiéter… »
Sa phrase n’a pas de fin. Il ne pouvait pas s’attendre à plus, de toute manière – puis ça a du sens. Ou ça n’a pas de sens.
Il a l’impression qu’il va retourner dans le vide, et pour la première fois depuis… un moment… il n’en a pas envie. Envie n’est peut-être pas le mot, mais il ne sait pas comment définir ça, il ne sait pas ce qu’il fait là, alors se sentir ne pas vouloir se laisser aller lui suffit amplement.
Mais c’est inutile.
« Alors… Si tu pouvais me donner un seul signe de vie, un seul… Je te laisserais tranquille autant de temps que tu le veux. S’il te plaît. »
Si seulement il pouvait vraiment lui répondre. Akiro remue lentement la tête, et se sent s’en aller. Il sent très bien qu’il va se renfermer une fois encore et que le temps passera et que ce sera fini depuis longtemps quand il reviendra, même l’espace d’un instant – mais ça ne va pas. Quand il n’entendait que la porte, ça ne le dérangeait pas, mais là, mais Jan.
Il se laisse lentement tomber en arrière, et se couche sur le sol. C’est la seule manière qu’il trouve d’économiser le peu de force qui reste en son corps – c’est la seule manière qu’il y a pour qu’il puisse garder yeux et oreilles ouverts.
Mais il ne peut rien faire de plus. Écouter, il ne savait pas qu’il pouvait encore faire même ça – mais maintenant, c’est sa seul force. Écouter. Écouter Jan alors qu’il n’a pas de réponse, et n’a pas d’autre choix que de s’en aller.
Une moitié de pensée lui laisse passer qu’il est désolé – mais il est obligé de ne se concentrer que sur son écoute.
Parce que bien que son corps fonctionne parfaitement, quelque chose au-dessus de lui ne le veut pas.
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Message par Jan Lyons Dim 27 Aoû - 20:10


Arrête.
FT. PERSONNE
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Il n’est pas surpris.
Il a eu beau parler, il savait parfaitement qu’il ne recevrait pas de réponse.
Il en avait eu un faible espoir, au fond, se disant qu’Akiro remarquerait son effort, ou peut-être réaliserait-il qu’il est Jan et pas n’importe quel inconnu – mais après tout, peut-être savait-il déjà tout ça. Accentuer sa mascarade par des mots ne l’améliorera en rien ; la situation est la même, le rouquin est le même, de toute façon.
Jan baisse la tête, et se laisse un instant ne pas bouger et ralentir sa respiration. Maintenant que c’est fait, il a l’impression que quelque chose en lui est brisé, ou peut-être qu’il a osé y toucher alors que c’était bien rangé dans une vitrine, ou peut-être encore que quelqu’un en lui n’est même plus énervé, il est juste déçu. Maintenant que c’est fait et qu’il n’a même pas reçu la moindre réponse, il a l’impression qu’il a perdu, et qu’il est temps pour lui de disparaître.
Game over.
Mais il remue la tête, et sourit – un sourire atroce, un sourire moche, un sourire cruel, un peu, mais cruel envers lui-même uniquement. Il lève les yeux et fixe la porte comme s’il pouvait voir au travers ; « game over, mon cul. » Jan tient toujours tout sous son contrôle. Akiro ne veut pas de son inquiétude
« Je suis inquiet ? »
et bien, tant pis pour lui. Si Jan Lyons lui tend une chance de faire partie de son univers et qu’il ne la prend pas, c’est qu’il ne réalise pas l’honneur qu’il lui fait, et qu’en conséquence, il ne le mérite pas.
Il a peut-être cru qu’il avait perdu face à de bêtes émotions telles que la confusion et quelle que soit l’autre – celui qui ne se tait jamais en lui y a cru ! – mais ce n’est rien d’autre qu’un petit coup de fatigue. Quand on joue à un jeu, il y a toujours un moment où on finit par bloquer sur quelque chose de bête, parce qu’on est trop concentré pour réaliser la solution facile qui se trouve à côté – mais Jan est un progamer, ça ne dure jamais longtemps, les rares fois où ça arrive.
Avoir parlé au travers d’une porte, fort, comme ça, et ne pas avoir eu de réponse, ce n’est rien de grave ; ça fait tout simplement partie du jeu. Jan Lyons peut bien jouer tout et n’importe quoi, il peut prendre un rôle et en changer à la suite, qu’importe. Il a joué ce rôle et le fait qu’il n’ait pas reçu de réponse n’indique rien de plus que c’est fini, et qu’il peut passer à un autre, qu’il préfère peut-être, mais il s’en fiche.
Si même à Jan Lyons, Akiro fait la gueule, alors il devrait arrêter de faire même n’importe quel effort, et de chercher de ses nouvelles. C’est inutile, de toute manière, et Jan Lyons n’aime pas perdre son temps.
Il reprend son expression et sa posture la tranquille qu’il puisse produire, et de sa main droite, attrape son sac de courses pour s’en aller. Il se retourne vers la cage d’escaliers, et fait un pas en avant, avant de regarder une dernière fois, comme ça la porte à laquelle il faisait face.
Il n’a pas envie d’entendre quoi que ce soit. Il construit comme un mur devant ses pensées qui les bloque, et rend son esprit absolument vide soudainement – un vide qui donne l’étrange impression de vouloir dire beaucoup de choses.
Sans un mot, sans une pensée, il revient en arrière, et fouille de sa main gauche son sac plastique. Il en retire une boîte de conserve de petits pois, et un paquet de riz, qu’il se baisse pour poser sur le paillasson, presque collés à la porte. Il se redresse, et encore une fois assez fort pour se faire entendre, mais ayant cette fois-ci adouci sa voix, il dit :
« J’ai laissé de la nourriture sur ton paillasson. Je me suis dit que tu en aurais besoin. J’ai pris des trucs qui se conservent bien, au cas-où tu veuille prendre ton temps pour sortir, ou je ne sais pas, si en fait tu as encore quelque chose d’autre. »
C’est la vérité, ça a été son fil de pensée. Il n’y a
« Hm. »
pas de honte à ça, c’est tout simplement le rôle qu’il jouait – il ne va pas mentir.
« Ah oui parce que c’est sûr que mentir c’est mal. »
Il hausse violemment les épaules, comme s’il cherchait à en virer un démon assis sur lui, puis se retourne de nouveau vers les escaliers, prêt à s’en aller.
« C’est pour toi, alors n’hésite pas. », termine-t-il de son ton calme – prétendant qu’il s’en moque de ne pas avoir eu de réponse – prétendant qu’il tient la situation en main – prétendant qu’il s’inquiète de la santé d’Akiro – prétendant qu’il prétend.
« Uugh, ça n’a même pas de sens ! »
Il inspire, puis expire un grand coup.
« La ferme. »
Puis il descend les escaliers, et retourne chez lui, comme si rien ne s’était passé, fier, et décidé que c'était sa dernière gentillesse et qu'à présent, le roux n'entendrait plus parler de lui - ne prêtant pas attention au sentiment au fond de lui que c'est maintenant quelque chose d'autre qu'il a cassé, ou osé toucher.
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[Appartement 5] Arrête. (Akiro Lynn) Empty Re: [Appartement 5] Arrête. (Akiro Lynn)

Message par Akiro Lynn Lun 28 Aoû - 2:11

[Appartement 5] Arrête. (Akiro Lynn) Qhgu1B4
Arrête.
feat. jan

Il ne sait pas à quoi ça lui sert, de garder les oreilles ouvertes et d’attendre ; il est persuadé que Jan laissera tomber, et s’en ira, comprenant qu’on ne lui répondra pas – mais il ne peut pas en être certain. À vrai dire, il ne saurait dire comment Jan peut réagir face à ce type de situation, étant donné qu’il a l’impression que c’est la toute première fois qu’il en rencontre une telle.
Il a du mal à s’imaginer Jan frapper à sa porte tous les jours, puis finir par craquer et l’appeler. C’est complètement hors-personnage. Au début, quand il commençait à ne plus avoir la force de ne rien faire, mais il pouvait encore penser, se sentant coupable, il a essayé de s’imaginer la réaction que chacun aurait à sa disparition soudaine, et il n’avait pas eu de mal à visualiser Jan remarquant son absence, mais faisant avec.
Vraiment, il faisait de son mieux pour ne pas s’auto-rabaisser plus qu’il n’était bas, et cherchait qui pourrait s’inquiéter pour lui – il a trouvé quelques personnes, éventuellement, mais son ami n’était pas de la liste. Quelle qu’ait été la manière dont il y réfléchissait, quelle que soit la réaction qu’il visualisait pour lui, l’inquiétude était une éventualité improbable.
Jan qui frappe à sa porte et l’interpelle. Qui veut vraiment de ses nouvelles. Qui s’inquiète pour lui.
C’est juste impossible… Il a beau l’avoir vécu à l’instant même, il a beau savoir que c’est la vérité, la réalité, il ne peut pas s’y faire.
Mais au fond, c’est sûrement aussi parce qu’il n’aime pas ce développement des choses.
Ce n’est pas son but, d’inquiéter Jan. Ce n’est pas son but, de ne pas lui répondre quand il lui demande un signe de vie. Mais il ne peut pas s’en empêcher, et il pensait que ce n’était pas grave – il pensait que ce n’était pas grave parce qu’il s’était auto-persuadé qu’il ne s’en ferait pas pour lui.
Il s’en était auto-persuadé.
Parce que quand il pense à Jan, il ne pense pas à la belle image qu’il se donne ; il pense à son ami d’antan, celui qui avait encore des sentiments, et qui se moquait bien de les montrer, son ami d’antan qui, il en est certain, est encore là, sous la façade. Cet ami d’antan qui lui aurait dit sans attendre qu’il l’inquiétait et que ça ne lui plaisait pas du tout.
Pour une fois, pour une fois, il a décidé que le garçon qu’il aime ne se résume qu’à ce qu’il montre à présent, et pour une fois, celui-ci lui montre que non.
Il ne savait pas- il ne voulait pas- il est désolé. Il est si désolé. « Jan, je suis désolé. » Il aimerait se téléporter dans ses bras, et le tenir contre lui, là, et ne pas le laisser partir, il aimerait pouvoir trouver celui qui se cache encore sous la façade pour le sortir de là et le rendre heureux, cette fois, il ne veut pas le voir juste quand il le rend malheureux – parce que c’est sa faute, n’est-ce pas.
Il déplace ses bras vers le devant de ses yeux, comme pour se cacher, et est surpris par le manque de violence et rapidité dans son mouvement, et c’est là qu’il réalise, soudain, qu’il pense des choses et qu’il en ressent.
Il est bêtement surpris, et laisse retomber ses bras contre son torse, fixant le plafond au-dessus de lui, comme s’il venait de se réveiller. Il a l’impression que des larmes vont atteindre ses yeux, mais elles ne viennent pas, et il aimerait soupirer, mais ça ne vient pas non plus.
Évidemment – il suffisait de Jan.
Il pense, il ressent, mais il ne se sent pas mieux pour autant ; il est toujours aussi faible, et son corps semble porter le poids du monde entier, et surtout, il ne sait pas s’il peut trouver la force d’esprit de faire quoi que ce soit. De toute manière, ce n’est pas ce qui importe – en cet instant, tout ce qu’il se demande, c’est depuis combien de temps il pense, et si depuis, le jeune homme de l’autre côté de la porte est déjà parti.
Il attend quelques secondes, incertain de quoi faire, ou quoi penser, pour ne pas se retrouver trop vite dans un vide sans pensées ; incertain de ce qu’il veut, s’il veut se laisser aller au monde où il s’auto-convainc de ne rien ressentir ni penser, ou s’il veut avoir la capacité de faire un effort pour retourner dans le monde réel, le monde réel qui fait mal, le monde réel où il fait mal à Jan-
Son fil de pensées est coupé par une voix de nouveau, sa voix, de nouveau, et comme un appareil mono-tâche, il arrête toutes ses pensées pour se concentrer sur ce qu’il entend.
« J’ai laissé de la nourriture sur ton paillasson. Je me suis dit que tu en aurais besoin. J’ai pris des trucs qui se conservent bien, au cas-où tu veuille prendre ton temps pour sortir, ou je ne sais pas, si en fait tu as encore quelque chose d’autre. »
« Eh ? »
S’ils ne l’étaient pas déjà, Akiro aurait ouvert les yeux ; de la nourriture ? Manger ?
Il se redresse difficilement, et s’assoit. Manger… C’est peut-être ça, qu’il lui manque. Il croit se souvenir qu’il mangeait un peu au début, mais ça doit faire un petit moment. C’est étrange – il n’a pas faim, pourtant. Ou peut-être est-ce qu’il a oublié comment définir ce qu’est la sensation de faim ?
Après une courte pause, et alors qu’il se pose plus de questions qu’il n’ait pu s’en poser en l’espace de ces derniers jours, il est une fois de plus coupé dans ses réalisations et sa confusion par la voix de Jan :
« C’est pour toi, alors n’hésite pas. »
Rapidement, un peu trop rapidement, même, Akiro entend le bruit des pas du garçon qui s’en va ; rien qu’une chose aussi simple l’impressionne, au fond, car de toutes ces fois où il est venu frapper, au moment où il s’en allait, lui n’était déjà plus là.
Mais maintenant qu’il sait que Jan est parti, il se sent terriblement seul. Il ne comprend même pas pourquoi, et il a du mal à poser des mots sur son sentiment de solitude – n’était-ce pas la solitude qui l’arrangeait tant, il y a quelques minutes de cela ? Pourquoi maintenant lui donne-t-elle une impression différente ?
Il bouge légèrement ses mains, juste pour réaliser qu’elles sont posées à ses côtés sur le sol, qui lui semble froid, à présent. Et maintenant qu’il parvient à penser, il le fait autant qu’il le puisse ; il pense à Jan – mais comme il ne veut pas penser des choses compliquées qui le tenteraient de retourner de l’autre côté pour pouvoir arrêter, il pense au Jan de tout juste maintenant.
Il se dit qu’il a pensé à son besoin de se nourrir alors que lui-même l’avait complètement oublié. Il se dit qu’il a probablement acheté quelque chose de lambda dont il n’a pas besoin au magasin juste pour lui. Il se dit qu’il a pensé à tout, alors que lui ne pense plus à rien.
Et quelque chose au fond de lui lui dit qu’il devrait être content que celui qu’il aime veuille autant s’occuper de lui, mais il ne peut pas s’empêcher de se sentir malheureux, coupable, horrible.

Dieu seul sait combien de temps il reste immobile à se répéter qu’il est horrible de ne rien faire, mais à ne rien faire quand même, avant de soudainement se lever, sur un coup de tête.
Il sent son sang tourner dans sa tête et son corps se vider de toute sensation, et il a l’impression qu’il va retomber immédiatement, mais il décide de rester fort, comme si en étant très fort d’un coup il pouvait compenser pour toute la faiblesse dont il a fait preuve, et de rester debout.
Il a compris que Jan a laissé quelque chose devant sa porte, de la nourriture, en l’occurrence – il sait bien qu’il n’est pas blanc de tout mensonge, mais il est au-dessus de ce type là - et il sait qu’il est parti. Il veut faire au moins quelque chose ; s’il ne peut pas lui faire face, il peut au moins montrer qu’il est encore là.
Et puis, il ne veut pas ne pas répondre à Jan.
Il se dirige vers son bureau, terriblement lentement, mais aussi rapidement qu’il le puisse, et attrape un bloc de post-it qui traîne, ainsi que le premier stylo qui lui tombe sous la main. Dessus, il inscrit « Je les ai pris. - Akiro ».
Il retire le post-it de son bloc et l’inspecte, avant de se dire que si son écriture est très maladroite et que ce n’est pas le problème, il a surtout bien moins appuyé sur le stylo qu’il n’avait l’impression de le faire. Il le repose sur le bureau, et appuyant aussi fort qu’il s’en sente capable, il repasse les mots « les ai ». Il le regarde de nouveau, et décide que c’est trop étrange comme ça, et repasse aussi les mots « Je » et « pris ».
Il s’en retourne vers la porte, papier en main ; il ne sait pas pourquoi il se presse autant, peut-être parce qu’au moins il est persuadé qu’à cet instant même personne ne le verra s’il fait ce qu’il va faire, mais en tous cas il le fait, et sa démarche est maladroite, on dirait qu’il va tomber à chaque pas qu’il fait, mais il s’en moque, il est déterminé à faire au moins ça.
Il appuie sur la poignée et entrouvre très légèrement la porte d’entrée de son appartement ; il jette un coup d’œil dans le couloir pour vérifier qu’il n’y ait personne. Cela lui donne une sensation étrange ; presque comme s’il ouvrait un portail vers un autre monde où il n’est pas à sa place. Aussi vite qu’il le puisse, tout son corps tremblant, peut-être à l’idée de sortir même ne serait-ce qu’une seconde de sa planque, peut-être parce qu’il en demande trop à un corps qui n’a plus servi à rien depuis des jours, il ouvre la porte, et glisse ce qu’il identifie comme une boîte de conserve et un sachet de riz à l’intérieur de chez lui d’un coup de bras. À genoux, avec l’impression que le haut son corps va bientôt le lâcher, il colle le post-it à la hauteur où il a trouvé les deux paquets, comme ça, seul quelqu’un qui regardera par là le verra, et seul Jan regardera par là.
Et puis, plus vite encore, il retourne dans son antre et ferme la porte en y posant tout son poids.
Il halète comme s’il venait de courir des kilomètres, mais il a l’impression que sa charge mentale lui coûte plus que sa charge physique.
Il sent sa tête se vider à nouveau, et il se dit qu’il peut bien se laisser se reposer un moment, maintenant. Il pense au post-it qu’il a laissé – il se dit qu’il aurait aimé laisser un mot plus personnel, plus gentil, plus poli, mais il ne s’en est pas senti capable.
Il se couche sur le côté, serrant les bêtes boîte de conserve et sachet de riz contre lui. Les consommer serait le plan logique, mais il a déjà perdu toute la force…
il le fera…
sûrement…
Ou peut-être consommera-t-il quelque chose d’autre qu’il a encore, puisqu’il a si peu mangé. Et il gardera ceux-là… Parce qu’ils sont ceux de Jan…
Il ferme les yeux, et ne se laisse pas tant partir qu’il s’y trouve condamné.
« Eh, la porte n’était jamais verrouillée. », pense-t-il soudain, et finalement ;
puis il disparaît, et comme quelques minutes auparavant, comme depuis des jours et des jours, n’est plus entouré que d’une profonde tristesse, et strictement rien d’autre.
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Message par Jan Lyons Mar 29 Aoû - 6:00


Arrête.
FT. PERSONNE
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Un jour est passé.
Jan sort tranquillement de son appartement, et sans se presser, ferme la porte, et ajuste ses vêtements. Il se doit de sortir avec de ces gens qui se veulent bien s’entendre avec lui ; bien qu’il se fiche pas mal d’eux, les blesser tacherait son image, et puis après tout, il faut bien qu’il s’occupe, et quoi de mieux pour s’occuper que de s’entourer de sujets à analyser ? Comme d’habitude, il s’est organisé pour pouvoir arriver pile à l’heure qu’il faut, ni en retard, ni en avance, car il se doit de représenter la perfection en tous genres, aussi saurait-il préciser même la vitesse à laquelle il doit et va marcher pour arriver à l’heure exacte.
Il se dirige vers la cage d’escaliers, mais avant de descendre, marque une pause. Il se retourne et regarde les escaliers qui montent derrière lui.
« Puisque que j’ai prévu ça dans le temps à prendre, il faut bien que j’y aille. », se dit-il, avant de changer de direction pour, à la place, se diriger vers le haut de l’immeuble.
Diverses pensées s’amorcent – des pensées à propos de ce détour qu’il est en train de faire, du fait qu’il l’ait prévu, de ce qu’il a fait la veille, de cette personne-là – mais il les bloque, imposant un silence dans son esprit, un silence entouré de coups de pensées toutes aussi différentes les unes que les autres qui tentent de passer mais s’écrasent contre un mur invisible juste à côté de leur but.
Il monte, se concentrant plus qu’il ne devrait sur ses mouvements afin de s’assurer de ne rien laisser passer, puis atteint le troisième étage.
Au dernier moment, il ralentit, comme si malgré le vide qu’il fait de ses pensées, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il ne devrait pas venir là, mais ça ne l’empêche pas de se retrouver juste à côté de la porte au travers de laquelle, la veille, il a parlé inutilement.
« Arrête. »
Il remue la tête promptement, pour chasser ces mots qui sont passés au travers de la barricade, et ce faisant, la baisse, par réflexe et accidentellement, vers le paillasson deux pas devant lui.
Lorsqu’il n’y trouve pas ce qu’il a laissé et voit à la place un post-it, il est si surpris que ses pensées se taisent d’un coup pour de bon, et il expérimente ce que c’est que le vrai silence.
Il reste immobile, fixant le bas de cette porte, ne sachant quoi penser ou même quoi faire, aussi simple que ça puisse sembler – absolument persuadé que rien n’arriverait à ce qu’il avait laissé là, il n’était tout simplement pas préparé. Il lui semblait si logique qu’aucune des personnes habitant cet immeuble ne ferait une chose telle que voler de la nourriture posée sur le paillasson de quelqu’un qui est supposé souffrant, et que ce quelqu’un en question était une cause perdue, qu’il ne s’attendait pas à ne pas retrouver la boîte de conserve et le paquet de riz qu’il avait laissés.
« Je t’ai perdu, là, je crois. »
Jan fronce les sourcils. « C’est pas le moment. », se dit-il, ou lui dit-il.
Faisant de son mieux pour ignorer les quelconques idioties que son cerveau lui lance, il prête plus attention au petit post-it collé là, à la place de ce qu’il s’attendait à voir. Il se met à genoux et le décolle délicatement, puis se relève avant de lire ce qu’il y a inscrit dessus.
« Je les ai pris. - Akiro »
L’écriture est bancale. Il peut voir que des lettres discrètes et tremblantes ont été inscrites les premières, avant d’être exagérément repassées – sauf pour ce qui est du nom, qui donne presque l’impression de manquer d’une âme à lui-même. Rien que par ces quelques mots, il pense pouvoir analyser un peu plus en profondeur la situation de la personne qui les a écrits – sans le savoir, elle a laissé derrière elle des preuves faciles à comprendre, et croyant peut-être ne laisser qu’une petite information, elle a brisé son silence, brisé son absence -
Il ferme les yeux. Il respire un grand coup.
Il sent une sorte de poids sur son cœur, à cet instant. Il sourit sans s’y forcer, mais il ne croit pas être heureux. Il rouvre les yeux uniquement pour fixer le petit bout de papier qu’il tient dans la main, et à chaque fois qu’il repose son regarde sur chaque lettre, il sent quelque chose serrer un petit peu plus son cœur.
Il ne sait pas ce que c’est.
Il se sent mal, et a presque l’impression qu’il va tomber tout à coup, et pourtant, un sourire se force sur son visage. Il ne le comprend pas. Un sourire alors qu’on va clairement mal va à l’encontre de tout ce qu’il a pris en matière d’agir humainement – prétendre sourire alors qu’on va mal, il sait ce que c’est, mais il n’a personne à qui prétendre, maintenant, et il n’a fait le choix de prétendre.
Peut-être qu’il a poussé l’acte si loin qu’il a cassé sa capacité à exprimer des vrais sentiments normalement. Mais ça lui semble farfelu.
Qui plus est, d’aussi loin qu’il se souvienne, il n’exprimait pas de sentiments, naturellement.
Pourtant, naturellement, il sourit alors qu’il a mal, et qu’il se sent mal, et en fait, ce sourire lui fait mal.
Il suppose qu’il est content d’avoir reçu une nouvelle d’Akiro. C’est peut-être pour ça, qu’il sourit – à vrai dire, ça semble tout à fait normal.
Pourtant, il ne ressent pas quoi que ce soit de positif. Il voudrait pouvoir se dire « tant mieux » et s’en aller l’esprit plus tranquille, et ça lui semblerait tellement plus logique, mais ce n’est pas ce qu’il se passe, et lire ce petit post-it le fait tellement souffrir qu’il en a physiquement mal.
« Je dois être fatigué. »
Il pose une main contre le mur à côté de lui pour se soutenir ; il ne peut pas tomber. Si physique et moral se mélangent, alors il ne peut pas tomber. Il reste comme ça, posant tout son poids contre son bras, et, lassé de se battre avec et se sentir perdu dans les mêmes pensées, décide de laisser parler une autre partie de ses pensées qui depuis tout à l’heure produit un bruit de fond.
Il se demande comment Akiro va. Avoir une réponse, n’importe laquelle, de lui, lui a fait réaliser plus que jamais la réalité de la situation – car il n’a pas juste disparu, il est là, et il a quelque chose, il se cache et se tait pour une raison. L’écriture est tremblante et il n’a pas pris la peine de repasser son prénom. Il a laissé un mot mais il n’a rien fait de plus que confirmer que c’est lui qui a réceptionné ce qu’il a laissé et pas quelqu’un d’autre.
Finalement, il n’aime pas ces pensées non-plus. Il n’aime aucune de ses différentes pensées. Il aimerait qu’elles puissent se taire, mais il se sent submergé par toutes, et bientôt elles sont différentes, et se contredisent toutes les unes après les autres, et il n’a plus la place pour réfléchir à quoi que ce soit.
À côté de la porte, il aimerait y frapper, et y crier quelque-chose, mais quoi ?
Mais il ne peut pas le faire.
Il se sent perdu dans son flot d’opinions différentes qui ne sont même pas les siennes, et son bras s’engourdit, et il ne comprend même pas pourquoi un bête petit bout de papier lui fait mal comme ça.
«  C’est Akiro qui te fait mal. »
« T’as pas mal. »
« C’est toi qui te fais du mal. »
« Détruis-le. »
« Parle lui. »
« Arrête. »

Jan serre le poing. C’est un de ces moments où il déteste le programme pour lui avoir foutu un fichu bracelet autour du genou. Il est tenté de se laisser se frapper quand même, se disant que le choc électrique ne fera que l’aider, mais quelque chose lui dit de ne pas le faire.
Et puis il est au beau milieu d’un immeuble.
Alors il serre le poing, et condense tout ce qu’il ressent dans sa force ; puis enfin il se sent légèrement plus libre, juste assez pour pouvoir vivre, et il retire la main qu’il tenait posée au mur.
Il sourit de nouveau, et ce sourire lui fait mal, mais cette fois-ci, il décide de l’accepter, ce qui l’adoucit un peu, au fond. Passant devant la porte et s’efforçant de ne pas la regarder, il se dirige vers les marches d’escaliers, en haut desquelles il s’assoit.
Ce n’est pas grave ; après tout, il est très à la mode pour la meilleure personne d’un groupe d’arriver en retard. Il peut bien se permettre cette petite pause, bien qu’elle n’ait pas été prévue dans son emploi du temps.
Assis seul dans la cage d’escalier, il ferme les yeux et serre le petit papier fort contre lui. Il ne sait pas ce que ça veut dire, il ne sait pas pourquoi, il ne sait pas ce qu’est qu’il ressent, mais ça ne lui coûte rien de se laisser faire, quoi qu’en disent les pensées qui crient derrière le mur antibruit qu’il crée, en serrant un papier fort contre lui, et fort dans sa main.

Puis au bout d’un moment, il se relève, et sans jeter un regard vers la porte, glisse le post-it dans sa poche, et s’en va.
Honnêtement, il ne sait pas.
Il fait le choix de ne pas y réfléchir.
Un coup de fatigue ne change en rien le fait qu’Akiro ne mérite pas son attention.
Akiro.
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